Régime Keto : la tendance minceur qui pourrait nuire à votre santé
Un régime tendance qui peut nuire à votre santé
De plus en plus, les réseaux sociaux mettent en avant des régimes minceur. Parmi eux, le régime cétogène, aussi appelé « régime Keto », est très populaire. Il consiste à réduire fortement la consommation de glucides à environ 50 grammes par jour, en privilégiant les lipides pour fournir de l’énergie au corps.
Ce régime a été créé dans les années 1920 pour traiter l’épilepsie. Il provoque un état appelé « cétose », où le corps, privé de glucides, puise son énergie dans les graisses, qu’il transforme en corps cétoniques. Cette utilisation directe des réserves de graisse permet une perte de poids plus rapide qu’avec un régime classique.
En France, le régime cétogène s’est répandu depuis une dizaine d’années. Selon une enquête Nielsen, près de deux personnes sur trois suivent ces règles strictes. Si ses résultats visibles séduisent, ses effets à long terme restent préoccupants. Une nouvelle étude, publiée dans SciencesAdvances, met en lumière des risques pour la santé liés à ce régime.
Les dangers pour le pancréas et la régulation de la glycémie
Les chercheurs ont étudié l’impact du régime cétogène sur des souris, qu’ils ont suivies pendant plusieurs mois. Ils ont constaté des changements inquiétants, notamment une difficulté à tolérer le glucose. Selon eux, le régime entraîne un stress lipotoxique, c’est-à-dire que l’excès de graisses dans le sang devient toxique pour l’organisme.
Ce phénomène s’explique par la consommation massive de lipides, qui saturent le corps. Une partie de ces graisses ne peut être utilisée ou éliminée, ce qui perturbe le fonctionnement du pancréas. Les cellules responsables de la production d’insuline sont alors endommagées, ce qui retarde et réduit la libération d’insuline. Sur le long terme, cela peut favoriser l’apparition du diabète, même si la perte de poids initiale est notable.
Le foie également en danger
Le régime cétogène peut aussi affecter le foie. Lorsque l’insuline est mal régulée, le métabolisme lipidique se dérègle. Le corps stocke alors plus facilement les graisses dans les organes, notamment dans le foie, provoquant une accumulation de graisses ectopiques.
Chez les souris nourries avec ce régime, des anomalies ont été observées. Les chercheurs ont notamment noté une stéatose hépatique chez les mâles, une maladie caractérisée par un foie gras. Cette surcharge en graisses peut conduire à une inflammation et à un dysfonctionnement hépatique, compromettant la santé métabolique à long terme.
Les profils les plus à risque
Certains groupes de personnes doivent être particulièrement prudents avant d’adopter un régime cétogène :
- Ceux qui suivent le régime sur le long terme : plus la durée est longue, plus les risques de troubles pancréatiques, de stéatose hépatique et de déregulation de la glycémie augmentent.
- Personnes avec des vulnérabilités métaboliques : si vous êtes pré-diabétique, diabétique de type 2, résistante à l’insuline ou si vous avez des antécédents de troubles lipidiques ou de foie, ce régime est déconseillé.
- Personnes âgées ou sensibles au stress organique : le vieillissement peut amplifier les effets négatifs sur le pancréas et le foie.
- Le sexe : l’étude montre que les effets comme la stéatose hépatique sont plus marqués chez les mâles, suggérant que les hommes pourraient être plus exposés aux risques.
- Les utilisateurs adoptant un régime très restrictif ou déséquilibré : une consommation excessive de graisses saturées ou un apport très faible en glucides peut aggraver le stress lipotoxique et nuire au pancréas.
Il est vivement conseillé de consulter un médecin avant et pendant la pratique d’un régime cétogène, afin de surveiller ses effets sur la santé métabolique à long terme.
Bien que ces résultats aient été obtenus sur des souris, nos mécanismes métaboliques restent similaires. Les experts restent donc prudents quant à l’utilisation prolongée de ce régime dépourvu de glucides : « Ces résultats suggèrent qu’un régime cétogène à long terme entraîne de multiples anomalies des paramètres métaboliques, ce qui incite à la prudence quant à son utilisation systématique comme intervention diététique pour la santé. »
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