Polluants dans l’eau : la menace invisible des PFAS révélée
Polluants persistants dans notre eau potable : une surveillance renforcée
Les PFAS, ou per- et polyfluoroalkylés, sont une famille de substances chimiques présentes dans de nombreux produits du quotidien. On les retrouve dans l’eau, les aliments, les matériaux d’intérieur et d’extérieur, ainsi que dans certains vêtements et cosmétiques. Connus sous le nom de « polluants éternels », ces composés se caractérisent par leur très faible capacité à se dégrader dans l’environnement, ce qui leur confère une persistance remarquable.
Utilisés dans l’industrie pour leurs propriétés antiadhésives, imperméabilisantes ou isolantes, les PFAS soulèvent aujourd’hui des préoccupations sanitaires importantes. En effet, plusieurs d’entre eux sont considérés comme potentiellement nocifs pour la santé. Certains sont classés comme cancérogènes ou probablement cancérogènes depuis 2023 par le Centre international de recherche sur le cancer. D’autres peuvent perturber le système hormonal, affecter la fertilité, ou encore endommager le foie et les reins.
Une attention accrue portée par l’Anses
Face à ces enjeux, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a publié le 22 octobre 2025 un rapport proposant de nouvelles recommandations. L’agence a identifié de nouveaux composés et préconise d’étendre la surveillance à un plus grand nombre de PFAS afin de mieux évaluer leur présence dans l’environnement et leurs effets potentiels sur la santé.
Une surveillance ciblée et élargie
Pour mieux connaître la contamination, l’Anses a analysé 2 millions de données disponibles concernant 142 PFAS. Elle a identifié une quantité significative d’informations relatives à la pollution de l’eau et des aliments, mais note un manque de données sur l’air, les poussières et les sols, domaines qu’elle invite à étudier davantage.
Selon leur dangerosité et leur fréquence d’apparition, l’agence a classé ces substances et en a identifié 105 autres à surveiller. Elle recommande aux autorités publiques de suivre leur présence localement, mais aussi à différentes échelles de temps, pour mieux anticiper les risques.
Contrôle accru dans l’eau et les aliments
Le contrôle de la présence de quatre PFAS dans les œufs, la viande et le poisson est déjà en place. L’Anses souhaite étendre cette surveillance à une vingtaine d’autres composés, ainsi qu’à un plus large panel d’aliments comme les fruits, légumes, céréales ou encore le sucre.
À partir du 1er janvier 2026, une directive européenne imposera la surveillance de vingt « polluants éternels » dans l’eau potable. L’Anses recommande notamment d’ajouter cinq autres PFAS à cette liste, parmi lesquels l’acide trifluoroacétique (TFA). Ce composé est particulièrement préoccupant car il est fréquemment retrouvé dans l’eau et dans le sang humain, selon Nawel Bemrah, coordinatrice du groupe de travail sur les PFAS. Lors d’analyses réalisées en janvier 2025, le TFA était présent dans 24 prélèvements sur 30.
Laisser un commentaire