Régime cétogène : un danger méconnu pour la santé et le cancer du sein

Une oncologue alerte sur les risques d’un régime populaire

Le régime cétogène, longtemps prisé pour ses promesses de perte de poids rapide, repose sur une consommation très élevée de graisses, une faible quantité de glucides et une consommation modérée de protéines. Son but est de pousser le corps à puiser son énergie dans les graisses plutôt que dans le glucose, ce qui induit un état appelé cétose. Cependant, son application dans le traitement du cancer du sein n’est pas aussi simple qu’elle le paraît, selon le docteur Bhavisha Ghugare, oncologue spécialisée en cancérologie mammaire au HCG Cancer Centre de Borivali.

Si l’idée d’éliminer le glucose pour affamer les cellules cancéreuses semble logique, la réalité biologique est beaucoup plus complexe. La spécialiste explique que « le cancer du sein n’est pas une maladie unique » et qu’il existe de nombreux sous-types, chacun se comportant différemment. Actuellement, il n’existe pas suffisamment de preuves scientifiques pour affirmer que le régime cétogène est bénéfique ou nuisible dans le traitement du cancer du sein.

Des études qui soulèvent des questions

Certaines recherches émergentes suggèrent que des tumeurs très agressives pourraient même utiliser les graisses et les corps cétoniques comme source d’énergie alternative. Le docteur souligne que « ces cellules cancéreuses s’adaptent rapidement » et peuvent continuer à se développer grâce aux corps cétoniques, que le régime cétogène augmente. Cela montre qu’un seul type de régime ne peut pas être recommandé pour tous les cancers, car la biologie est trop complexe.

Les dangers des régimes extrêmes lors d’un traitement

Adopter un régime très restrictif quand le corps combat déjà un cancer comporte des risques. Les traitements comme la chirurgie, la chimiothérapie ou l’hormonothérapie sollicitent fortement l’organisme. La spécialiste met en garde : « les régimes très riches en graisses peuvent augmenter le cholestérol et affecter la santé du foie. » En outre, éliminer certains groupes d’aliments peut entraîner des carences nutritionnelles et favoriser l’inflammation.

Pour un patient sous traitement, une alimentation déséquilibrée pourrait aggraver la situation, notamment en augmentant le risque cardiovasculaire et en fragilisant davantage le corps. La tentation de suivre une tendance alimentaire peut parfois mettre en danger la santé globale et la récupération.

Une alimentation équilibrée, la meilleure solution

Il n’est pas nécessaire de bannir tous les principes du régime cétogène. Éviter les sucres raffinés et les aliments ultra-transformés est déjà bénéfique. La clé est de privilégier une alimentation équilibrée, avec des graisses de qualité. La spécialiste insiste : « l’objectif ne doit jamais être une restriction stricte. »

Elle recommande une alimentation qui soutient le traitement, la guérison et la santé à long terme. Avant d’envisager tout changement alimentaire, une consultation avec un professionnel est indispensable. « chaque patient réagit différemment » rappelle le docteur Ghugare. « L’alimentation doit soutenir la thérapie, et non la compromettre. La guérison ne passe pas par les extrêmes. Il faut donner à son corps ce dont il a vraiment besoin, pas ce qui est à la mode. »