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Cueillette d’automne : attention aux intoxications aux champignons

Cueillette d’automne : attention aux intoxications aux champignons

Une saison de cueillette propice aux intoxications

Avec l’automne, les forêts se parent de couleurs chaudes et les champignons commencent à pousser en abondance. La tentation de les ramasser pour préparer une bonne poêlée est forte, mais il faut rester prudent. La saison de la cueillette a déjà vu de nombreux cas d’intoxication. Selon l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), environ 500 personnes ont été hospitalisées pour des intoxications liées à la consommation de champignons entre juillet et septembre 2025.

En 2024, 1 363 cas d’intoxication ont été recensés en France métropolitaine, avec environ 3,1 % de cas graves, dont trois décès et des insuffisances rénales chroniques. Mi-octobre, plusieurs personnes sont toujours hospitalisées, notamment au service de réanimation du CHU de Rennes.

Les outils essentiels pour cueillir en toute sécurité

Pour éviter tout risque, il est crucial d’utiliser les bons outils lors de la cueillette. Le Dr Gaël Le Roux, pharmacien toxicologue au Centre antipoison du Grand-Ouest, recommande d’emporter un panier, plutôt qu’un sac en plastique, un couteau pour déterrer les champignons, et idéalement un appareil photo ou un smartphone.

Le sac en plastique peut abîmer les champignons, même ceux comestibles. Le couteau est nécessaire pour extraire la base du champignon, souvent porteuse d’indices pour l’identification. Enfin, prendre des photos permet aux médecins de mieux reconnaître l’espèce en cas d’intoxication, même après cuisson.

Ne pas cueillir sans être sûr de l’espèce

Il est essentiel de ne pas ramasser des champignons que l’on ne connaît pas parfaitement. Se fier uniquement à des applications mobiles peut être risqué. Préférez un manuel de mycologie, ou faites la cueillette en compagnie d’un expert. Les confusions entre différentes espèces peuvent entraîner des intoxications graves, notamment entre les girolles ou chanterelles et des espèces toxiques comme le clitocybe de l’olivier ou l’amanite phalloïde.

Les cèpes, par exemple, sont facilement reconnaissables à leur chapeau brun-rougeâtre et leur chair blanche et ferme. Leur pied est clair et lisse. Contrairement à certains champignons, le cèpe ne devient jamais bleu à la coupe.

Consultez une pharmacie en cas de doute

Après la récolte, il est conseillé de ne pas mélanger différents champignons pour éviter d’oublier certains toxiques. En cas de doute, même minime, rendez-vous en pharmacie ou contactez une association de mycologie. Il est aussi important de se laver les mains après la cueillette et de bien cuire les champignons pendant au moins 20 minutes. La consommation crue est fortement déconseillée. Les enfants et personnes fragiles doivent éviter de manger ces champignons, même cuits.

Il ne faut pas non plus donner de champignons récoltés à ses animaux de compagnie, car ils peuvent également être toxiques pour eux.

Les signes d’une intoxication à prendre au sérieux

Si des symptômes tels que nausées, vomissements, sueurs, vertiges ou hallucinations apparaissent après ingestion, il faut contacter immédiatement un Centre antipoison. La plupart du temps, ces symptômes surviennent dans les six heures suivant la consommation. Si les signes persistent plus d’une journée, il faut consulter rapidement. Une prise en charge rapide augmente les chances de traitement efficace, notamment grâce à un antidote spécifique.

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