Charcuterie : et si des étiquettes comme sur les cigarettes sauvaient des vies
Une proposition pour des étiquettes de style cigarette sur la charcuterie
Dix ans après que l’Organisation mondiale de la santé a classé la viande transformée comme cancérogène pour l’homme, une nouvelle idée refait surface. Des chercheurs réclament que les produits de charcuterie portent une mention claire du risque de cancer colorectal, comparable aux avertissements présents sur les paquets de cigarettes. Ils dénoncent une inaction qui aurait permis le développement de milliers de cas de cancer et aurait coûté cher au système de santé britannique.
Les dangers des additifs et nitrites dans la charcuterie
Les experts mettent en cause principalement les additifs et nitrites utilisés pour conserver ces produits et leur donner leur couleur rose. Ils ont écrit au ministre de la Santé britannique, Wes Streeting, pour demander l’affichage d’étiquettes d’avertissement et la suppression progressive de ces substances dans les recettes industrielles.
54 000 cas de cancer en Grande-Bretagne liés à ces aliments
Selon ces chercheurs, le bacon et le jambon devraient comporter des étiquettes de style cigarette, avertissant que les nitrites qu’ils contiennent peuvent causer le cancer du côlon. Ils estiment que l’inaction depuis 2015 a conduit à environ 54 000 nouveaux cas de cancer chez les Britanniques, coûtant 3 milliards de livres au National Health Service (NHS). Les scientifiques proposent que ces avertissements soient obligatoires sur la majorité des paquets de bacon et de jambon, qui en contiennent souvent.
Les arguments des scientifiques
Un professeur émérite de l’Université de Toulouse, Denis Corpet, explique que la majorité des consommateurs ignorent que l’OMS classe les viandes transformées contenant des nitrites, comme le bacon et le jambon, dans la même catégorie cancérigène que le tabac ou l’amiante. Il ajoute que les ministres ont la responsabilité de protéger la santé publique en imposant des étiquettes d’avertissement obligatoires, semblables à celles “fumer tue” sur les cigarettes.
Augmentation du risque de cancer selon la consommation
Une étude de l’OMS publiée en octobre 2015 indique qu’une portion quotidienne de 50 grammes de viande transformée augmenterait le risque de cancer colorectal d’environ 18 %. La même année, l’Agence internationale de recherche sur le cancer (IARC) a classé la viande transformée comme cancérogène pour l’homme, dans la même catégorie que le tabac et l’amiante. Le débat revient aujourd’hui avec la date anniversaire de cette classification en ligne.
Les recommandations pour limiter le risque
Le Fonds mondial de recherche sur le cancer (WCRF) confirme qu’il existe des preuves solides que la consommation de viande transformée accroît le risque de cancer colorectal. Kate Oldridge-Turner, responsable des politiques à cette organisation, souligne l’importance de la prévention. Elle recommande de limiter la consommation de ces viandes et d’accroître l’offre d’aliments sains, notamment dans les écoles et autres lieux publics, pour réduire l’exposition au risque.
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