Douleurs articulaires et digestion : le secret du syndrome de l’intestin perméable
Douleurs articulaires et troubles digestifs : le syndrome de l’intestin perméable est-il concerné ?
La paroi de l’intestin joue un rôle crucial. Elle constitue une barrière naturelle entre l’intérieur du tube digestif et le reste du corps. Cette barrière permet aux nutriments d’entrer dans l’organisme tout en bloquant les agents pathogènes, toxines ou débris alimentaires. Selon le Dr Pierre Nys, endocrinologue et nutritionniste, il existe probablement des phénomènes de porosité intestinale.
Lorsque cette paroi devient anormalement perméable, le système immunitaire peut se déclencher de façon inappropriée. Cela entraîne une micro-inflammation diffuse dans tout le corps. Les symptômes peuvent inclure des douleurs articulaires, des troubles digestifs, des problèmes cutanés, des allergies ou encore une fatigue persistante.
Syndrome de l’intestin perméable : un sujet encore discuté
Le Dr Nys précise que l’on ne sait pas encore si cette perméabilité accrue est une cause ou une conséquence de certaines maladies. Il souligne aussi que ce qu’on appelle le syndrome de l’intestin poreux englobe de nombreuses situations pouvant provoquer ces symptômes. Ces situations peuvent notamment déséquilibrer le microbiote intestinal.
Plusieurs facteurs peuvent rendre la paroi intestinale plus perméable. Parmi eux figurent une consommation excessive d’aliments ultra-transformés, l’exposition aux pesticides ou aux perturbateurs endocriniens, des infections, la maladie cœliaque, la maladie de Crohn ou encore la prise prolongée d’anti-inflammatoires. Il existe des tests pour détecter cette perméabilité, mais leur fiabilité reste incertaine.
Comment évaluer la perméabilité intestinale ?
Il est possible de doser la zonuline, une protéine qui pourrait être spécifique de la porosité intestinale. D’autres analyses peuvent également être réalisées, comme des dosages d’IgG pour détecter une éventuelle intolérance alimentaire, ou encore la CRP ultra-sensible pour rechercher une inflammation de bas grade. La mesure des vitamines A, D, E et C peut aussi apporter des indications.
Il est aussi essentiel d’effectuer un diagnostic différentiel avec d’autres pathologies, notamment le SIBO (Small Intestinal Bacterial Overgrowth) ou le SIFO (Small Intestinal Fungal Overgrowth). Ces affections rares se caractérisent par une prolifération excessive de bactéries ou de champignons comme la Candida albicans dans l’intestin grêle et peuvent produire des symptômes similaires. Leur diagnostic repose sur des tests respiratoires, des cultures ou l’analyse des selles. Ces infections se traitent généralement par des antibiotiques ou des antifongiques.
Alimentation recommandée en cas de perméabilité intestinale
En cas de suspicion d’hyperperméabilité intestinale, la prise en charge repose principalement sur des mesures diététiques. Il est conseillé d’adopter une alimentation équilibrée, en limitant la consommation de produits ultra-transformés, d’aliments riches en FODMAPs, d’alcool ou d’anti-inflammatoires.
Il est également recommandé d’augmenter l’apport en polyphénols et en vitamines liposolubles, notamment les vitamines A et D. Les polyphénols possèdent des propriétés prébiotiques, anti-inflammatoires et antioxydantes, et peuvent aider à rétablir l’équilibre du microbiote intestinal. La vitamine D et la vitamine A jouent un rôle dans le renforcement de la paroi intestinale en soutenant les protéines qui maintiennent les cellules intestinales bien reliées entre elles.
De plus, il est conseillé de veiller à consommer suffisamment de fibres, qui contribuent à rééquilibrer le microbiote et à restaurer la fonction de barrière de l’intestin. La prise de certains compléments comme la curcumine, le resvératrol, la berbérine ou la quercétine peut également améliorer les troubles digestifs et inflammatoires.
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