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Miel en supermarché : Comment reconnaître le vrai du faux et éviter la fraude

Miel en supermarché : Comment reconnaître le vrai du faux et éviter la fraude

Attention à l’origine du miel en supermarché

Dans les rayons des supermarchés, les pots de miel portent souvent des promesses variées : miel d’acacia, de montagne, de fleurs sauvages… Cependant, il est difficile pour le consommateur de distinguer un vrai miel français d’un produit importé. Hugo Clément, journaliste et militant, recommande d’examiner attentivement l’étiquette pour connaître l’origine réelle du miel acheté.

Les risques de produits frauduleux

Depuis plusieurs années, des alertes ont été lancées concernant des produits trafiqués. La DGCCRF a signalé dès 2013 que certains miels contenaient jusqu’à 44 % de sucres issus de canne ou de maïs, ou même de l’eau ajoutée. En 2023, une étude menée par la Commission européenne a analysé 320 échantillons importés. Elle a constaté que 46 % d’entre eux étaient suspects de non-respect des règles. Ces pratiques déforment la composition du miel, jouent sur le prix et rendent la traçabilité difficile.

Attention à l’étiquetage et à l’origine

Certains lots de miel contiennent des sirops de betterave, de riz ou de blé, qui servent à diluer le miel. Le produit est ensuite coloré, filtré et reconditionné avant la mise en rayon. Éric Jamin, spécialiste de l’authenticité chez Eurofins, explique que cette fraude est très rentable. Résultat : des mélanges venus de divers horizons arrivent sur le marché avec des étiquettes vagues, comme « mélange de miels originaires de l’UE et hors UE ». Ces mentions ne précisent ni pays ni proportions, rendant le décryptage difficile pour le consommateur.

Les emballages ne mentionnent souvent pas ces pratiques, rendant la vigilance indispensable pour identifier la provenance réelle. La clé réside dans un simple coup d’œil au couvercle. Hugo Clément rappelle que « acheter une marque française ne garantit pas toujours que le miel provienne réellement de l’Hexagone ». Sur le capuchon ou près de la date de durabilité minimale (DDM), des sigles comme ROU, UKR ou RPC indiquent respectivement la Roumanie, l’Ukraine et la Chine. À l’inverse, la mention 100 % origine France certifie une récolte sur le territoire français. Bien que ces sigles ne soient pas normalisés par la loi, leur présence peut éclairer l’origine réelle. Si aucune indication claire ou sigle n’apparaît, il est conseillé de privilégier les pots mentionnant l’origine en toutes lettres.

Vérifier l’étiquetage en détail

Il est essentiel de bien examiner l’étiquette principale, mais aussi tous les côtés du pot. Commencez par vérifier la zone de la DDM et le haut du contenant. Certains fabricants y inscrivent des codes pays ou des listes d’origines peu visibles. La mention « bio » indique un mode de production, mais ne garantit pas l’origine. Seule une mention explicite est fiable pour connaître la provenance du miel.

Sur certains produits, la mention « mélange de miels » doit être suivie d’une indication précise de l’origine. Il est conseillé de privilégier la mention « récolté et mis en pot par l’apiculteur », qui est plus fiable. La présence de labels comme AOC ou IGP constitue également un gage de qualité. Enfin, examiner la zone proche de la date de durabilité minimale (DDM) peut aussi donner des indices sur l’origine.

  • Privilégier la mention « récolté et mis en pot par l’apiculteur ».
  • Rechercher les labels AOC ou IGP.
  • Vérifier la zone proche de la DDM pour des indices d’origine.

Les nouvelles règles à partir de 2026

À partir du 14 juin 2026, un nouveau cadre réglementaire entrera en vigueur avec la Directive (UE) 2024/1438. Actuellement, dans l’Union européenne, l’origine du miel doit apparaître sur l’emballage. En France, pour un mélange conditionné sur place, la liste des pays d’origine doit également être mentionnée. Cependant, les étiquettes restent souvent vagues en magasin, ce qui entretient la confusion.

La nouvelle réglementation imposera que, sur l’étiquette, les pays d’origine soient indiqués par ordre décroissant, avec la mention des pourcentages, dans une tolérance de 5 %. Cela permettra aux consommateurs de mieux comparer les produits en magasin. Ce changement concernera également les marques internationales. En attendant, il est conseillé de vérifier l’origine en regardant le haut du pot ou la zone de la DDM, où figurent souvent des sigles ou des listes de pays compressées, souvent peu visibles.

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