Les légumes d’hiver pleins de pesticides : attention à votre santé
Une étude révèle que certains légumes d’hiver sont très contaminés par des pesticides
Il est recommandé de manger au moins cinq fruits et légumes par jour pour rester en bonne santé. Ces aliments sont riches en fibres, vitamines et antioxydants essentiels. Cependant, une nouvelle étude de l’Environmental Working Group (EWG) montre que certains légumes et fruits populaires peuvent aussi contenir des quantités importantes de pesticides. Ces substances sont associées à des risques pour la santé, tels que le cancer, des troubles de la reproduction, des perturbations hormonales ou encore des effets neurotoxiques chez les enfants.
Alexis Temkin, scientifique à l’EWG et auteure principale de l’étude, explique que notre alimentation influence directement le niveau de pesticides dans notre corps. Manger des fruits et légumes est essentiel, mais cela peut aussi augmenter notre exposition à ces produits chimiques.
Les légumes d’hiver les plus contaminés
Pour réaliser cette étude, les chercheurs ont analysé plusieurs sources : des données de résidus de pesticides sur des fruits et légumes recueillies par le département de l’Agriculture américain entre 2013 et 2018, des informations sur le régime alimentaire de 1837 participants, ainsi que leurs analyses urinaires. Ils ont créé un « score d’exposition diététique aux pesticides » qui prend en compte la fréquence de détection, la concentration et la toxicité des pesticides.
Les résultats montrent une nette corrélation : les personnes consommant beaucoup de végétaux à forte contamination, comme les épinards, les fraises, les raisins ou les poivrons, présentent des niveaux de pesticides dans leur urine bien plus élevés. Les chercheurs ont identifié jusqu’à 178 pesticides différents sur ces fruits et légumes, et 42 d’entre eux ont été retrouvés dans les urines des participants.
Le risque de l’effet cocktail de pesticides
L’étude souligne également des lacunes dans la régulation des pesticides. Par exemple, l’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA) fixe des limites pour chaque pesticide individuellement, mais ne prend pas en compte l’exposition cumulée à plusieurs substances présentes dans notre alimentation. Cette accumulation peut poser problème, car certains produits comme les fraises, le chou kale, les épinards, ou encore les raisins, contiennent des résidus de plusieurs pesticides qui se cumulent lorsque l’on en consomme en même temps.
A l’inverse, certains aliments présentent des niveaux beaucoup plus faibles de pesticides. Parmi eux, l’ananas, le maïs doux, l’avocat, la papaye, l’oignon, les petits pois, l’asperge, le chou-fleur, la banane ou le kiwi semblent plus « propres » en la matière.
Comment limiter son exposition aux pesticides ?
L’EWG ne recommande pas d’arrêter de consommer des fruits et légumes. Au contraire, elle encourage à continuer d’en manger, tout en faisant des choix éclairés :
- Privilégier le bio lorsque cela est possible, surtout pour les produits très contaminés comme les épinards ou les fraises.
- Laver soigneusement les végétaux. Bien que le rinçage à l’eau ne supprime pas complètement les résidus, c’est un geste simple qui permet d’en réduire une partie.
- Varier son alimentation. En diversifiant ses fruits et légumes, on limite l’exposition répétée aux mêmes pesticides.
Source : A cumulative dietary pesticide exposure score based on produce consumption is associated with urinary pesticide biomarkers in a U.S. biomonitoring cohort, Science Direct, septembre 2025.
Laisser un commentaire