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Le yaourt, ami ou ennemi contre l’ostéoporose ? La vérité dévoilée

Le yaourt, ami ou ennemi contre l’ostéoporose ? La vérité dévoilée

Ostéoporose : ce que révèle une étude sur l’effet du yaourt

Le yaourt, souvent considéré comme un aliment sain, est généralement associé à une bonne santé osseuse grâce à sa richesse en calcium et en protéines. Pourtant, une nouvelle étude remet en question l’idée selon laquelle il pourrait réellement protéger contre les fractures ou renforcer les os de manière significative.

Une revue systématique et une méta-analyse, publiées le 30 septembre 2025 dans la revue Frontiers in Nutrition, ont examiné plus de cinquante ans de recherches. Les résultats ne sont pas aussi tranchés qu’on aurait pu le penser. Si l’étude ne disqualifie pas le yaourt, elle invite à mieux comprendre comment il a été étudié et dans quelles conditions ses effets peuvent apparaître.

Ce que montre l’étude de 2025 sur le yaourt et la santé osseuse

Les chercheurs ont analysé des études portant sur des adultes, avec ou sans ostéoporose. Ils ont utilisé plusieurs bases de données, dont Cochrane Library, PubMed et Scopus, pour la période allant de 1970 à 2023. Les comparateurs variaient : placebo, autres produits laitiers, absence de yaourt ou traitements classiques de l’ostéoporose. L’objectif était d’isoler l’effet spécifique du yaourt.

Sur plus de 1 300 enregistrements, 12 articles ont été retenus, représentant 14 études. La majorité de ces études ont été menées aux États-Unis, en Europe et en Asie. Les chercheurs ont recueilli des données sur la consommation, la quantité ingérée, la démographie, la durée des interventions et l’exposition, en se concentrant sur la densité minérale osseuse (DMO) et les fractures, notamment celles de la hanche, les plus graves.

Fractures de la hanche, DMO et effets du yaourt : des résultats limités

Deux études isolées ont montré une amélioration de la densité minérale osseuse et une réduction du risque d’ostéoporose chez les consommateurs de yaourt. Cependant, en regroupant tous les résultats, l’effet global apparaît très faible. La consommation de yaourt n’a pas permis de réduire de manière significative le nombre de fractures majeures, en particulier celles de la hanche.

La méta-analyse indique un hazard ratio d’environ 1,01 pour les fractures de la hanche, avec une marge d’incertitude qui inclut le risque nul. Concernant la DMO du fémur, l’effet observé est statistiquement positif mais d’une ampleur si faible qu’il est considéré comme cliniquement négligeable. En résumé, il existe un léger signal d’effet, mais qui ne se traduit pas par une protection tangible contre les fractures dans la population générale.

  • Les fractures de la hanche ne sont pas réduites par la consommation de yaourt.
  • L’impact sur la densité osseuse fémorale est très faible et sans conséquence clinique notable.

Quelle est la place réelle du yaourt et quels sont les manques dans la recherche ?

Globalement, la revue souligne une tendance positive associée à la consommation de yaourt. Mais les preuves restent insuffisantes pour confirmer qu’il améliore significativement la densité osseuse ou prévient les fractures chez l’adulte.

Les auteurs recommandent de réaliser des essais cliniques contrôlés, de haute qualité, sur de longues périodes, et chez des populations à risque d’ostéopénie ou d’ostéoporose. Cela permettrait de clarifier le rôle précis du yaourt dans la santé osseuse.

Pourquoi ces résultats incertains persistent-ils ? D’abord parce que les produits étudiés ne sont pas standardisés. Le terme « yaourt » recouvre des formulations très différentes, avec des variations en matières grasses, en enrichissement ou en cultures vivantes. Les futures recherches devront utiliser des yaourts bien caractérisés, notamment pour déterminer si certaines souches probiotiques ou la composition du produit jouent un rôle dans ses effets potentiels. En somme, le yaourt reste un aliment apprécié pour ses qualités nutritionnelles, mais son rôle protecteur contre les fractures n’est pas encore prouvé. La recherche scientifique doit encore progresser pour répondre à cette question.

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