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Le fromage pourrait booster votre mémoire découvrez comment

Le fromage pourrait booster votre mémoire découvrez comment

Un aliment du quotidien pourrait améliorer la mémoire

Des chercheurs s’intéressent à un aliment courant, le fromage, qui pourrait avoir des effets bénéfiques sur la mémoire. Des études récentes publiées dans la revue Neuroscience Research mettent en évidence une famille de molécules issues de la fermentation d’un fromage populaire. Ces substances semblent influencer l’apprentissage et la mémoire, notamment chez la souris. La communauté scientifique considère ces résultats comme prometteurs, mais reste prudente quant à leur application chez l’homme.

Le rôle du camembert dans cette découverte

Le camembert doit sa particularité à un champignon, Penicillium camemberti, appliqué sur sa surface lors de sa fabrication. Ce champignon façonne le goût, la texture et produit des composés rares en cours d’affinage. Parmi eux, un amide d’acide gras nommé myristamide retient l’attention des chercheurs.

Présent en faibles quantités dans la plupart des fromages, le myristamide est plus concentré lorsque Penicillium camemberti est en activité. Les scientifiques s’y intéressent car ces molécules lipidiques peuvent interagir avec des voies cérébrales impliquées dans la plasticité synaptique. Elles pourraient stimuler la production de protéines neurotrophiques, des facteurs de croissance essentiels à la survie et au développement des neurones.

Un composé fermenté du camembert, le myristamide, s’associe à de meilleures performances mnésiques chez la souris.

Le rôle du champignon dans la production de molécules actives

Lors de l’affinage, Penicillium camemberti transforme les graisses et protéines du lait en divers métabolites. Cette activité enzymatique ne se limite pas au goût, elle génère aussi des amides d’acides gras avec des propriétés neuroactives. D’autres champignons, comme Penicillium candidum utilisé pour certains bries, participent à ces transformations, mais la composition métabolique varie selon les souches et les conditions d’affinage.

Les chercheurs cherchent désormais à mieux cartographier ces composés, à déterminer les doses efficaces, et à comprendre comment ils traversent la barrière intestin-cerveau, directement ou via l’axe microbiote–intestin–cerveau.

Les premiers résultats sur la mémoire

Les scientifiques ont testé l’effet de différents régimes sur des souris : alimentation enrichie en camembert, supplémentation avec du myristamide purifié ou des composés similaires. Ensuite, ils ont évalué la mémoire des animaux à l’aide de tests standardisés.

Deux tests pour deux aspects de la mémoire

Test Ce qu’il mesure Résultats
Reconnaissance d’objets (ORT) Mémoire de reconnaissance Les souris nourries au camembert montrent une curiosité accrue pour l’objet nouveau
Localisation d’objets (OLT) Mémoire spatiale Les performances sont meilleures avec le myristamide, indiquant un gain spécifique

Ces résultats suggèrent que la fermentation du fromage pourrait produire un mélange de molécules, dont le myristamide, capable d’agir sur différents aspects de la mémoire. Certains animaux réagissent mieux à l’aliment complet, d’autres à la molécule isolée, ce qui indique qu’un effet de matrice pourrait renforcer les bénéfices.

Signal fort chez l’animal, prudence chez l’humain : la piste alimentaire est crédible, mais elle doit encore être validée par des études cliniques.

Ce que l’on peut en retirer dès maintenant

Il est important de préciser que cette recherche ne vise pas à transformer le camembert en médicament. Elle n’établit ni protocole de soin ni dosage précis. Elle s’inscrit dans une tendance appelée nutrition de précision, qui étudie l’effet de composés fermentés sur des fonctions spécifiques comme la cognition.

Dans le quotidien, il est conseillé de consommer un fromage à croûte fleurie dans le cadre d’une alimentation équilibrée. L’objectif est d’intégrer suffisamment de produits fermentés pour bénéficier de leurs métabolites, sans excès de sel ou de matières grasses saturées.

Conseils pour une consommation équilibrée

  • Portion raisonnable : 30 à 40 g de camembert, une à trois fois par semaine, en fonction de l’apport calorique.
  • Associer à des fibres : pain complet, légumes crus, noix, pour favoriser la satiété et limiter l’impact lipidique.
  • Surveiller l’apport en sel : alterner avec des fromages moins salés ou des produits laitiers nature.
  • Pour les femmes enceintes et les personnes fragiles : privilégier les versions au lait pasteurisé et respecter la chaîne du froid.
  • Respecter l’hygiène : croûte propre, odeur normale, conservation au frais, et jeter en cas de moisissures ou de goût suspect.

Pour ceux qui ne tolèrent pas le lait de vache, d’autres fromages à croûte fleurie au lait de chèvre existent. Ils pourraient contenir des profils métaboliques intéressants, bien que leur composition varie selon la production.

Les enjeux futurs pour la science

Plusieurs questions restent sans réponse. Les chercheurs doivent confirmer si le myristamide est réellement disponible pour l’organisme humain. Ils doivent aussi déterminer la dose efficace par portion, la durée nécessaire pour observer un effet, et si ces bénéfices sont valables pour tous, notamment chez les personnes âgées à risque de déclin cognitif.

Des essais cliniques randomisés sont nécessaires pour mesurer l’impact sur la mémoire verbale, la vitesse de traitement ou l’attention. Ils devront aussi prendre en compte l’influence du mode de vie, comme l’activité physique, le sommeil ou la stimulation intellectuelle, qui jouent un rôle clé dans la plasticité cérébrale.

Perspectives complémentaires

La fermentation culinaire regorge de molécules actives encore peu étudiées. Des aliments comme le kimchi, le miso, les yaourts, le kéfir ou certains fromages produisent chacun une signature métabolique propre. Leur cartographie, associée à des tests fonctionnels, pourrait permettre de donner des recommandations personnalisées.

Pour agir sans exagération, il est conseillé d’adopter une alimentation variée : deux à trois repas avec des aliments fermentés, cinq couleurs de légumes, une poignée de noix par jour, et une activité physique régulière. Ces stratégies peuvent améliorer la cognition, surtout si elles sont combinées avec d’autres modes de vie sains.

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