Pourquoi on grignote plus en hiver et comment y résister
Pourquoi avons-nous tendance à grignoter davantage en hiver ?
En France, beaucoup de personnes aiment grignoter entre les repas. Selon une étude du Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Crédoc), plus d’un tiers de la population consomme des snacks en dehors des repas. Ces encas peuvent être motivés par l’ennui, le stress ou simplement l’opportunisme, plutôt que par une véritable faim.
Le Dr Jeanine Louis-Sylvestre expliquait déjà en 2000 que la différence entre repas et grignotage n’est pas dans la quantité ou le moment, mais dans la réponse physiologique du corps. Même si l’on mange peu et que l’on ne suit pas toujours les horaires classiques, notre organisme réagit différemment selon qu’il s’agit d’un vrai repas ou d’un simple encas. À force de fréquents grignotages, cela peut entraîner des risques de prise de poids, de troubles digestifs ou de déséquilibres métaboliques sur le long terme.
Vous avez probablement déjà ressenti de la culpabilité après avoir mangé beaucoup de biscuits devant un film de Noël. Pourtant, des études récentes montrent que cette tendance à grignoter plus en hiver n’est pas uniquement liée à notre gourmandise. La science explique que ce comportement aurait une origine évolutive.
Notre corps est programmé pour stocker des graisses en hiver
Des chercheurs de l’Université de Californie à San Francisco ont étudié des souris nourries avec des régimes riches en graisses, notamment saturées. Ils ont découvert que ces graisses modifiaient l’activité de la protéine PER2, qui contrôle à la fois notre horloge biologique interne et notre appétit.
Les résultats montrent que chez la majorité des souris, ces graisses perturbaient la capacité de l’horloge interne à percevoir la durée du jour qui diminue en hiver. Cela poussait les souris à manger plus, comme si elles devaient constituer des réserves pour survivre à une période de pénurie. Chez l’humain, un mécanisme similaire pourrait expliquer nos envies de grignotage et la prise de poids accrue à cette saison. La protéine PER2, présente toute l’année, est renforcée par la baisse de la lumière en hiver, ce qui incite notre corps à stocker davantage de graisses.
Selon le biologiste évolutif Andrew Higginson, cette stratégie remonte à des instincts ancestraux. Il explique que constituer des réserves de graisse en automne, lorsque fruits et noix sont abondants, était une manière de survivre à l’hiver.
Moins de lumière et plus de fraîcheur : des facteurs qui nous poussent à manger plus
Outre la programmation biologique, l’environnement joue aussi un rôle. La baisse de luminosité et la température plus froide en hiver ont un impact direct sur notre comportement alimentaire. La lumière du jour stimule la production de sérotonine, l’hormone du bonheur. En hiver, avec moins de soleil, cette sécrétion diminue, ce qui peut nous rendre moins heureux et plus enclins à compenser par la nourriture.
Le sucre devient alors particulièrement tentant, car il favorise la production de sérotonine en apportant du tryptophane au cerveau. Cette réponse physiologique explique nos compulsions alimentaires durant cette période.
Le froid joue également un rôle important. Lorsque la température descend en dessous de 17°C, notre corps dépense plus d’énergie pour maintenir sa température interne. Ce processus, appelé thermorégulation, mobilise nos réserves de glucose ou de graisse. Pour refaire le plein d’énergie, notre organisme nous pousse à manger davantage d’aliments riches en calories, en graisses ou en sucres.
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